Dans les années 1930, Aimé Césaire a forgé le terme de négritude, qui sera largement repris par la suite, notamment par Léopold Sedar Senghor.
Mais qu’est-ce qu’être nègre ? Est-il encore possible de se procurer du banania ? Un vieil africain est-il une bibliothèque ? A quoi servent les biennales ?…
Avec « Ceci est la tigritude », j'interroge l'héritage colonial à partir de la réponse de Wole Soyinka à la négritude : "Un tigre ne proclame pas sa tigritude: il bondit sur sa proie et la dévore".
80 x 40 cm (2018)
Mais pourquoi donc Wole Soyinka a-t-il choisi le tigre pour répondre à Senghor et à Césaire ? Il n'y a pas de tigre en Afrique…
50 x 70 cm (2018)
"Et d' abord ...et un...M' appelle Birahima , suis p'tit nègre. Pas parce que je suis black et gosse. Non ! Mais suis p'tit nègre parce que je parle mal le français. C' é comme ça. Même si on est grand, même vieux, même arabe, même chinois, blanc, russe, même américain ; si on parle mal le français, on dit on parle p'tit nègre, on est ptit nègre quand même. Ça , c' est la loi du français de tous les jours qui veut ça." (Ahmadou Kourouma, Allah n'est pas obligé, 2000)
50 x 50 cm (2018)
"Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme". (Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, 1950)
30 x 30 cm (2018)
"l'heure était désormais à l'écrit parce que c'est ce qui reste, la parole c'est de la fumée noire, du pipi de chat sauvage, la patron du Crédit a voyagé n'aime pas les formules toutes faites du genre "en Afrique quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle", et lorsqu'il entend ce cliché bien développé, il est plus que vexé et lance aussitôt "ça dépend de quel vieillard, arrêtez donc vos conneries, je n'ai confiance qu'en ce qui est écrit". (Alain Mabanckou, Verre cassé, 2003)
40 x 55 cm (2018)
"Je crois que l'Afrique est un continent où la danse reste vivante, où la danse est un phénomène culturel, actuel et immortel. Parce que les Africains dansent depuis toujours et danseront toujours. Il était important non pas de leur apprendre quelque chose mais de les former à retrouver leurs propres racines, encore plus profondément et leur donner les moyens techniques pour aller plus loin et faire la danse africaine de demain. Il ne s’agit pas d’apprendre aux petits Africains à danser Giselle, ce n’est pas le propos. C’est surtout pour les rendre encore plus Africains avec les moyens techniques universels". (Maurice Béjart, dans La Danseuse d’Ebène, film de Seydou Boro, 2002). L'arrière grand-mère de Maurice Béjart était sénégalaise et il a cofondé l'école de danse Mudra à Dakar en 1977.
50 x 70 cm (2018)
"Mes textes sont prétextes, notamment au pourquoi ? Le point d'interrogation est la plus grande invention de l'homme, je pense". (Sony Labou Tansi, L'autre monde: écrits inédits, 1994).